Un cadeau
Le don de l’enseignement est considéré comme le plus grand des dons dans la tradition bouddhiste. Il nécessite beaucoup d’expérience, de réflexion et de ressentis pour élaborer une perspective dharmique, un modèle conceptuel de la sagesse et des propositions stratégique pour pratiquer. Cela se traduit par l’accomplissement d’années de retraite de méditation silencieuse, de nombreux séminaires, des formations dans diverses traditions et une motivation soutenue. Ressentons-nous de la gratitude pour cette offrande de l’enseignement ? Une ouverture du cœur peut-elle se faire sentir ?
Une pratique du coeur
Le dāna est une invitation à observer nos propres sentiments. L’enseignement reçu a-t-il été bénéfique ? Quelle valeur accordons-nous à ce qui a été reçu ? Ce qui importe dans la pratique de la générosité n’est pas le montant que nous donnerons, mais plutôt l’intention avec laquelle nous donnons. Un dāna, aussi petit soit-il, ne sera jamais insignifiant si la motivation de générosité qui l’accompagne est authentique. Que veut-il dire d’être généreux ici et maintenant?
Un activisme contemplatif
Dans nos sociétés principalement ancrées dans le néolibéralisme capitaliste, l’argent est devenue un fin en soi et tout devient marchandise. La tradition du dāna que le bouddha a mis en place il y a 2600 ans avait pour fonction de promouvoir une co-dépendance entre les monastiques et les laïques. Les laïques subvenaient aux besoin des monastiques s’ils considéraient que ces derniers leurs enseignaient le dharma (l’enseignement du bouddha) judicieusement. Il y avait un rapport de confiance, de bienveillance et des liens personnels tissés entre eux. Les monastiques recevaient plus des robes, des logements et de la nourriture que de l’argent. L’argent dépersonnalise l’échange et donneur et receveur, en utilisant une devise tierce. Aujourd’hui l’argent est indispensable, mais peut-être est-il possible de se remémorer de ce lien principalement convivial et chaleureux qui caractérisait la relation de soutien entre les laïques et les monastiques.
Donner/dépenser de l’argent peut aussi être considérer comme un vote pour quelque chose. Combien dépense-t-on sur la technologie, sur le divertissement, sur ce qui nous apporte de la sagesse et de la bienveillance? Que souhaitons-nous soutenir et encourager dans notre société?